Clique sur les mots qui montrent les causes des problèmes de l'Allemagne selon des Allemands des années 30.

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"Que se passa-t-il pendant l’enfance de cette génération de la classe moyenne allemande qui fit d’elle une telle source de pouvoir pour les maîtres du IIIe Reich ? J’incriminerais surtout l’atmosphère sombre des lendemains de la première guerre mondiale. Nos parents se plaignaient sans cesse de *l’appauvrissement croissant* de l’Allemagne... Nous entendions toujours les adultes parler de tel ou tel de leurs amis qui avait *perdu son emploi* et ne savait plus comment faire vivre sa famille. On comptait à la fin *six millions de chômeurs* .De plus, mes parents imputaient tout cela aux *réparations que l’Allemagne devait payer* à ses anciens adversaires, ainsi qu’à la *perte des zones industrielles* allemandes. On ne parlait pas, en revanche, des *conséquences de la grande crise économique* qui était durement ressentie partout, pas seulement en Allemagne, au début des années 1930. Tous nos maux venaient du *désastre national de Versailles* ... Ils disaient : * "L’Allemagne a perdu la guerre* , bien qu’aucun pays n’ait eu de soldats aussi courageux que les siens. Elle n’a pas été battue sur le terrain, mais *poignardée dans le dos* par les *crapules qui la gouvernent* à présent." Tout enfants que nous fussions, nous sentions à quel point ces *partis maudits* empoisonnaient l’atmosphère. J’avais douze ans lorsque je me trouvai prise dans un *combat de rue* , entre communistes et nationaux-socialistes...On entendait sans cesse répéter que l’une des raisons de ce triste état de choses était *l’influence grandissante des juifs* . Quand j’étais entrée à dix ans au Lycée, le tiers de mes camarades étaient des juives et je les traitais exactement comme les autres. Mes parents fréquentaient des collègues juifs de mon père et l’excellent vieux M. Levy, qui occupait l’appartement au-dessous du nôtre, était un ami. Mais tout cela n’empêcha pas mes parents d’être antisémites... Les adultes nous enseignèrent que les *juifs étaient mauvais* , qu’ils *faisaient cause commune avec les ennemis de l’Allemagne* , etc... Pour nous, le juif faisait donc figure d’épouvantail... J’avais acquis des tendances antisémites sans que cela troublât mes relations avec des juifs... Cette confusion mentale me permit par la suite, de me conduire et de penser en antisémite, sans me rendre compte de ce que cela avait d’inhumain, sans me poser de questions sur ma propre honnêteté mentale.[…] En mars 1933, et contre le vœu de mes parents, j’adhérai secrètement aux Jeunesses Hitlériennes..."extraits de Ma Jeunesse au temps du Nazisme par Melita Maschmann
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"Que se passa-t-il pendant l’enfance de cette génération de la classe moyenne allemande qui fit d’elle une telle source de pouvoir pour les maîtres du IIIe Reich ?

J’incriminerais surtout l’atmosphère sombre des lendemains de la première guerre mondiale. Nos parents se plaignaient sans cesse de *l’appauvrissement croissant* de l’Allemagne... Nous entendions toujours les adultes parler de tel ou tel de leurs amis qui avait *perdu son emploi* et ne savait plus comment faire vivre sa famille. On comptait à la fin *six millions de chômeurs* .

De plus, mes parents imputaient tout cela aux *réparations que l’Allemagne devait payer* à ses anciens adversaires, ainsi qu’à la *perte des zones industrielles* allemandes. On ne parlait pas, en revanche, des *conséquences de la grande crise économique* qui était durement ressentie partout, pas seulement en Allemagne, au début des années 1930. Tous nos maux venaient du *désastre national de Versailles* ... Ils disaient : * "L’Allemagne a perdu la guerre* , bien qu’aucun pays n’ait eu de soldats aussi courageux que les siens. Elle n’a pas été battue sur le terrain, mais *poignardée dans le dos* par les *crapules qui la gouvernent* à présent." Tout enfants que nous fussions, nous sentions à quel point ces *partis maudits* empoisonnaient l’atmosphère. J’avais douze ans lorsque je me trouvai prise dans un *combat de rue* , entre communistes et nationaux-socialistes...

On entendait sans cesse répéter que l’une des raisons de ce triste état de choses était *l’influence grandissante des juifs* . Quand j’étais entrée à dix ans au Lycée, le tiers de mes camarades étaient des juives et je les traitais exactement comme les autres. Mes parents fréquentaient des collègues juifs de mon père et l’excellent vieux M. Levy, qui occupait l’appartement au-dessous du nôtre, était un ami. Mais tout cela n’empêcha pas mes parents d’être antisémites... Les adultes nous enseignèrent que les *juifs étaient mauvais* , qu’ils *faisaient cause commune avec les ennemis de l’Allemagne* , etc... Pour nous, le juif faisait donc figure d’épouvantail... J’avais acquis des tendances antisémites sans que cela troublât mes relations avec des juifs... Cette confusion mentale me permit par la suite, de me conduire et de penser en antisémite, sans me rendre compte de ce que cela avait d’inhumain, sans me poser de questions sur ma propre honnêteté mentale.

[…] En mars 1933, et contre le vœu de mes parents, j’adhérai secrètement aux Jeunesses Hitlériennes..."

extraits de Ma Jeunesse au temps du Nazisme par Melita Maschmann

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